Pour sa plus vaste exposition à ce jour, Josèfa Ntjam transforme les 1200 m² de l’Institut d’art contemporain et les vitrines de la station de métro Gare Part-Dieu en dérive sensorielle, politique et mythologique.

Date de dernière mise à jour : 02/08/2025
Du 03/10/2025 au 11/01/2026 le mercredi jeudi et vendredi de 14h à 18h. Les week-ends de 13h à 19h. sauf les 1er janvier et 25 décembre.
Institut d'Art Contemporain - IAC 11 rue Docteur Dolard - 69100 Villeurbanne
Exposition INTRICATIONS_Villeurbanne

Un monde refait surface, fragment après fragment, au rythme lent de formes en recomposition. Pour sa plus vaste exposition à ce jour, Josèfa Ntjam transforme les 1200 m² de l’Institut d’art contemporain et les vitrines de la station de métro Gare Part-Dieu en dérive sensorielle, politique et mythologique. Un territoire où tout vacille : textures, voix, mémoires. Ici, la forme suit la faille, et la légende, le battement d’un cœur souterrain.

Le titre, INTRICATIONS, vient de la physique quantique. Il dit cela : que deux particules, même séparées par des années-lumière, peuvent continuer à vibrer ensemble. C’est ce lien tissé entre des choses que tout semblait séparer – la peau et le métal, la révolte et la plante, le cri et la comète – qui irrigue toute la traversée de l’exposition.

On y entre comme dans une forêt d’images, un seuil de matière, dense, presque impénétrable. Marthe Ekemeyong Moumié, Élisabeth Djouka, Mafory Bangoura s’y tiennent en veille, gardiennes des récits qui vont nous être racontés. Dans leur sillage, Persona, entité mouvante, incarnée sans être assignée, est traversée de voix, de corps et de données. Elle ne parle jamais depuis un « je » unique, mais depuis un réseau : celui des mémoires noires, des lignées matriarcales, des identités queer, des histoires occultées. Sa voix est diffractée, dédoublée, comme pour signifier que toute prise de parole depuis la marge est toujours stratifiée. Dans son passage, elle creuse le lit du récit historique, laisse couler les mythes, les héritages, les possibles.

Les spiritualités liées aux éléments, les cosmogonies dogon, fang, bassa, les récits nés dans l’exil… tout cela ne s’additionne pas : ils se répondent et se frottent pour produire des images nouvelles, des êtres en fuite. Car c’est bien d’une mythologie de la fuite qu’il s’agit. Pas comme abandon, mais comme stratégie, comme science de l’échappée et du déplacement. Ce tissage appelle une autre carte, un autre sol : celui du vivant, non comme décor, mais comme allié. Les figures qu’invoque Josèfa Ntjam – les mycéliums, les hydres, les coraux – ne sont pas des ornements. Elles sont langage. Elles manifestent une force discrète : celle de construire dans l’ombre en se régénérant sans fin. Le vivant, ici, est résistance. Il relie et infiltre, il soutient.

INTRICATIONS s’éprouve comme une fiction en expansion. Pour la composer, Josèfa Ntjam s’arme de tout : du carton et de la biorésine, des moteurs de jeux vidéo et de l’intelligence artificielle, du sable, du métal, des chants. Elle expérimente. Elle mêle. Elle assemble comme on invente des mondes. Les technologies deviennent organes, les matériaux des messagers, et les installations, des corps en mutation.

Autour, le cosmos résonne. Ce n’est pas un décor mais une archive à ciel ouvert, un espace pour y loger les voix que l’histoire a jetées hors-champ. En son cœur : une installation sonore, première du type pour l’artiste, pensée spécialement pour l’IAC. Centre de gravité sensible, elle agit comme un cœur battant, une chambre d’échos qui absorbe et redistribue les vibrations du parcours

Dans INTRICATIONS, la fiction est vivante. Elle n’éclaire pas, elle murmure, elle tord, elle entraîne. Et peut-être, avec elle, notre regard commence-t-il, lui aussi, à se recomposer. Josèfa Ntjam s’inscrit dans la lignée de celles et ceux qui pensent avec la fiction, non pour fuir le réel, mais pour en révéler les plis invisibles. Avec Sun Ra, Octavia Butler, Drexciya ou Kodwo Eshun, elle rêve – oui – mais rêve avec les dents, avec les racines, avec la mer.

Informations utiles

Ouvertures
  • Du 03/10/2025 au 11/01/2026 le mercredi, jeudi et vendredi de 14h à 18h. Les week-ends de 13h à 19h.
    sauf les 1er janvier et 25 décembre.
Tarifs
  • Plein tarif : 6 €.
    Gratuit pour : moins de 18 ans, bénéficiaires du RSA, détenteurs de la carte ICOM, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, journalistes, étudiants en Art, membres de l’Association des Amis de l’IAC, membres de C-E-A (commissaires d'exposition associés), adhérents Maison des Artistes, détenteurs de la Carte Ministère de la Culture (valable pour deux personnes), détenteurs de la Carte Ateliers du Grand Large, Lyon City Card
  • Inclus dans la Lyon City Card
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