La Vie de Galilée

La pièce de Bertolt Brecht est ici mise en scène par la Directrice du Théâtre des Célestins, Claudia Stavisky, qui a voulu, pour tenir le rôle de Galilée, le talentueux Philippe Torreton.

Il campe ici cet immense génie qu’était Galilée et qui, pour avoir voulu dire la vérité, faillit être condamné pour hérésie s’il n’avait renié sa parole.

Naïf, Galilée reste longtemps persuadé que la vérité, si elle est expliquée, peut venir à bout de tous les dogmes, qu’ils soient religieux ou politiques. Mais tout génie qu’il est, il n’en reste pas moins homme. Profondément épicurien il aime les plaisirs de la vie au point de ne vouloir les sacrifier pour la postérité. Le personnage bouleversant, peut aussi se montrer heurtant, ou brutal. Il navigue entre passion pour la science et appétence pour la vie et les choses délicieuses. La menace de la torture finira par avoir raison de sa clairvoyance.

Profondément moderne, la pièce met en miroir le bouleversement vécu alors au XVIIème avec celui que nous vivons aujourd’hui. Qui peut prédire ce que sera notre monde demain, entre web 3.0, fake news et changement climatique. Il faut aussi rappeler que Brecht a écrit cette pièce lorsque l’Allemagne Nazie, dans les années 30, tentait d’imposer son idéologie.

Philippe Torreton, présent de manière quasi continue pendant 2h30, brosse une rétrospective du personnage à différentes étapes de sa vie dans un décor de clair-obscur qui laisse toute sa place à l’émotion et à la sincérité du texte.