Dada Masilo - Giselle

De prime abord, l'histoire met un peu le moral à zéro. Giselle, jeune paysanne, est éperdument amoureuse d'Albrecht, un aristocrate grimé en brave gars du peuple. Evidemment, leur amour est impossible et la fragile Giselle en meurt. Cette dernière revient malgré tout d'entre les morts pour protéger son aimé de la colère des Wilis – mi-fantômes mi-vampires, ce sont des êtres fantasmagoriques qui étaient, de leur vivant, des femmes abandonnées. Bonjour l'ambiance.

Evidemment, ne vous attendez pas à une interprétation classique de ce morceau de bravoure du romantisme. Aux manettes, Dada Masilo. La chorégraphe de Johannesburg avait déjà par le passé (et avec brio) dynamité les classiques Lac des Cygnes ou encore Carmen. Des écrits légendaires mais qui s'inscrivent dans le présent et l'évolution de notre monde moderne.

Exit donc les fantômes lugubres et le pardon aveugle accordé à  Albrecht. La Giselle de Dada Masilo a certes connu le chagrin mais, dans cette lecture libérée, elle fait sienne la vengeance sur fond de percussions et voix africaines (qui secouent passablement la partition originale d'Aldophe Adam).

Giselle tient sa revanche. On fonce la soutenir.